Comment choisir ses probiotiques

Vous l’ignorez peut-être, mais toutes les bactéries ne sont pas mauvaises. Il y en a même que l’être humain peut consommer sans se faire du mal et qui ont des effets bénéfiques sur l’organisme. C’est le cas des probiotiques. Vous en avez sans doute entendu parler. Dans cet article, nous vous disons tout sur ces bactéries, leurs avantages et comment les choisir.

Les probiotiques : tout savoir

Les probiotiques sont des bactéries ou des levures vivantes. Leur habitat naturel est l’intestin où ils aident à maintenir l’équilibre de la flore intestinale. Leur durée de vie dans cet environnement est de 15 jours. Ces micro-organismes peuvent être ajoutés à certains produits alimentaires pour jouer le rôle de compléments. On les retrouve généralement dans :

• les produits laitiers fermentés (yaourts, fromages, kéfir de lait ou de fruits, etc.)
• le soja fermenté (tempeh, seitan, miso, etc.)
• la levure de bière activée
• les légumes lactofermentés
• et d’autres céréales.

Il existe plusieurs types de probiotiques. Elles sont classées en fonction de leurs souches. Notez que chaque souche joue un rôle défini et il n’y a pas des souches universelles.

• Les bifidobacteriums

Elles font partie des espèces prédominantes de la flore intestinale humaine. Elles travaillent au niveau du côlon dans le gros intestin. Les bifidobacteriums sont les plus présents chez le nourrisson allaité au sein. À partir de 50 – 60 ans, elles diminuent dans l’organisme. Parmi les bifidobacteriums, on a entre autres : B. breve, B. longum, B. infantis, B. bifidum et B. lactis.

• Les lactobacilles

Leur action se déroule dans l’intestin grêle. Les antibiotiques ont tendance à agir sur eux. Parmi les lactobacilles, il y a : L. acidophilus, L. paracasei, L. brevis, L. gasseri, L. plantarum, L. bulgaricus, L. helveticus, L. reuteri, L. casei, L. rhamnosus, L. crispatus, L. salivarius.

Il existe aussi d’autres types de probiotiques comme les Streptococcus thermophilus, B. coagulans, Proprionibacterium et S. boulardii. On a également le Sacharromyces boulardii qui est une levure de l’espèce saccharomyces cerevisae. Il est issu de la levure de bière active. Ce probiotique est à la base de la digestion du sucre et de l’amidon des céréales. Son action permet de créer un milieu riche en protéines et en vitamines, notamment la vitamine B. Il faut toutefois le différencier de la levure de bière inactive. Cette dernière est séchée à chaud et n’a aucune propriété probiotique.

Les probiotiques sont vendus sous forme liquide (yaourts), en poudre, en sachet, en gélules gastrorésistantes et en comprimés. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré en 2001 que les probiotiques sont des « micro-organismes qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels. ». C’est donc une évidence que la consommation de ces bactéries et levures procure de nombreux bienfaits à l’organisme humain.

Les avantages de la consommation de probiotiques

Les avantages de la consommation des probiotiques se constatent à divers niveaux du fonctionnement de l’organisme humain. Les probiotiques participent à plusieurs fonctions dans l’organisme :

• la digestion
• la production de molécules nécessaires à l’organisme telles que les acides gras à chaîne courte
• la synthèse des vitamines B et K
• le renforcement de la défense de l’organisme
• le métabolisme et la croissance
• la sécrétion de substances antimicrobiennes
• et la production de barrière contre la colonisation des intestins par les mauvaises bactéries.

Grâce à ces rôles qu’ils jouent dans l’organisme, les probiotiques influencent son métabolisme et sa croissance. Ils sont efficaces aussi contre certaines maladies et affections. Leur action sert notamment à renforcer l’organisme humain.

• Infections

Pour prévenir les infections, les probiotiques travaillent au renforcement de l’intestin qui est la principale barrière contre les microbes et autres assaillants du corps humain. Ceci aide le système digestif à se défendre et à mieux résister aux infections hivernales telles que la grippe. Les Lactobacillus plantarum permettent par exemple de lutter contre les candidoses vulvo-vaginales. Cette information est donnée par Palacios et al, 2016 publiée dans « European Journal of Clinical Microbiology & Infectious Diseace 2016 Oct 35 (10) : 1701-8. » ».

• Problèmes de transit intestinal

Les probiotiques sont aussi un remède contre le ballonnement et autre problème de transit intestinal. Si vous souffrez de constipation ou de fatigue intestinale, vous pouvez commencer à en consommer. Ils améliorent le confort digestif. Ils permettent de reconstruire la flore intestinale et les parois digestives endommagées. Ils réparent la muqueuse en profondeur. Ils constituent aussi une barrière contre les toxines, aux poisons et aux acides.

Les probiotiques permettent aussi de soulager l’irritation de l’intestin. On recommande dans ce cas, les Bifidobacteriums longum. D’après Drouault-Holowacz et al., 2008 publié dans « Gastroentérologie Clinique et Biologique, 32, 147-152″ », ils font la prévention contre le syndrome de l’intestin irritable avec constipation. D’autres probiotiques permettent aussi de traiter des maux comme : les ulcères, la dysenterie, la colite ulcéreuse. Ils diminuent l’excès d’acidité gastrique, les remontées acides, les brûlures d’estomac, etc.

• Allergies

La consommation des probiotiques est aussi bénéfique en cas d’allergie notamment la dermatite atopique, l’eczéma et l’asthme. Certaines de ces bactéries protègent contre les allergies alimentaires. Ils sont spécifiquement recommandés par de nombreux médecins après une antibiothérapie et l’abus de produits et médicaments chimiques. Dans le cas de la prescription post antibiothérapie, ce sont par exemple, les Lactobacillus rhamnosus qui sont indiqués. Ils préviennent les diarrhées liées à la prise d’antibiotiques. On retrouve cette information notamment dans Armuzzi et al, 2001 publiée dans « Alimentary and Pharmacology Therapy, 15, 163-169 » Cremonini et al. 2002 publiée dans “American Journal of Gastroenterology, 11, 2744–2749”.

Ce n’est pas tout ! Les probiotiques sont aussi efficaces en cas de côlon irritable et de fatigue chronique. Ils sont aussi recommandés pour leur action anti-inflammatoire. Ils permettent en effet d’augmenter la fonction de la barrière de la muqueuse intestinale. Les probiotiques ont aussi des vertus pouvant servir à la lutte contre les caries, le diabète (ils réduisent le taux de glycémie) et les maladies neurodégénératives (autisme, schizophrénie, dépression, troubles bipolaires, anxiété).

Outre ces bienfaits contre les infections et autres affections, le fait que les probiotiques participent au métabolisme et à la croissance leur permet d’avoir des effets sur d’autres éléments du corps humain. Ils aident à la régulation du poids et à la croissance des cheveux. Ils participent à la croissance globale de l’organisme. Ils participent à la transformation des graisses, des protéines, des vitamines et minéraux. Ce qui leur permet de réguler comme il faut les excès de poids, l’anorexie et les maigreurs anormales.

Les probiotiques sont un réel atout en ce qui concerne les régimes alimentaires. Ils restaurent les équilibres intestinaux et digestifs. Ils combattent les excès de sucre et de cholestérol dans l’organisme. Leur multiplicité fait qu’il faut cependant ne pas les choisir au hasard.

Les critères pour choisir ses probiotiques

Plusieurs critères entrent en ligne de compte dans le choix des probiotiques. Cela en va de leur qualité et des effets (bénéfiques ou pas) qu’ils produiront sur l’organisme du consommateur. Avant donc d’opérer votre choix, vous devez donc suivre quelques directives précises.

• Vérifiez l’origine

Généralement, les probiotiques proviennent de cultures à base de produits laitiers ou isolés de fèces humaines. Certains sont également d’origine végétale. D’autres sont des mélanges des deux. Les végétariens, végétaliens et ceux qui sont allergiques aux produits laitiers doivent donc être vigilants. Préférez les probiotiques qui ont été fabriqués dans des entreprises respectant les bonnes pratiques de fabrication de l’industrie pharmaceutique et qui ont une expérience avérée dans ce domaine. Ces entreprises doivent aussi être régulièrement contrôlées par les autorités compétentes.

• Choisissez une souche étudiée

Pour bénéficier des vertus de votre probiotique, vous devez choisir un probiotique dont la ou les souches ont été étudiées. Leurs effets doivent aussi avoir été démontrés. Vous devez aussi vous assurer de leur gastrorésistance. Un probiotique ingéré doit traverser des milieux extrêmes et doit résister à l’acidité de l’estomac, aux enzymes digestives, aux sels biliaires, etc. En effet, si les probiotiques ne résistent pas à ces conditions, ils ne pourront pas atteindre, vivant, l’intestin grêle ni le colon pour jouer leur rôle.

• Optez pour une souche stable

De ce critère dépend la viabilité de ce micro-organisme dans l’environnement ambiant. Elle repose sur les caractéristiques de la souche, le choix des ingrédients qui composent le probiotique ainsi que le packing protecteur contre l’air et l’humidité c’est-à-dire les sachets ou gélules sous blister.

Scrutez la liste des ingrédients. Certains probiotiques proposés dans la vente contiennent des agents de charge (poudre pour le support), des agents liants, anti-agglomérants, épaississants, émulsifiants, stabilisants, excipients ou des arômes. D’autres contiennent même du sucre, du gluten ou du lait. Le mieux est de choisir un probiotique avec le moins d’ajouts possibles, un probiotique au plus simple de sa composition. Pour cette raison, vous devez lire la liste des ingrédients sur l’étiquette.

• Contrôlez l’adhésion à la muqueuse intestinale

C’est aussi l’un des critères à ne pas négliger pendant le choix du probiotique. L’adhésion à la muqueuse intestinale est la capacité du probiotique à se fixer aux cellules de l’intestin. Si elle est bonne, le probiotique vivra plus longtemps dans l’intestin. Si le dosage n’est pas élevé, les souches de probiotiques ne restent que quelques jours dans l’organisme. Quand l’adhésion intestinale est bonne, elle permet aussi d’optimiser l’interaction entre les bactéries du microbiote et les systèmes liés, particulièrement le système immunitaire.

• Faites attention à la taille et à la quantité des bactéries présentes dans le probiotique

C’est un facteur non négligeable. Sachez que si les bactéries n’atteignent pas au moins 2 milliards, vous ne ressentirez pas les effets de ce que vous prenez. Il faut prendre au minimum 2 milliards de bactéries provenant d’une seule souche pour atteindre et traverser le système digestif et pour aller jusqu’au côlon. Plus les bactéries sont nombreuses et volumineuses, mieux elles jouent leur rôle. Aussi, la taille de la bactérie compte. Plus la bactérie est grosse, plus elle pourra occuper de surface.

En tenant compte de tous ces éléments, vous pourrez faire le choix de probiotiques de qualité et bons pour la santé.